12.12 - Le Taïwan des taïwanais

Pour notre dernier jour à Hong Kong, on a pris les télécabines qui mènent à la "montagne" (moi j'appelle ça une colline) où est tranquillement assis le Big Buddha (là par contre, le "big" n'est pas exagéré !). Après s'être réfugiées quelques minutes dans un fast food pour échapper au froid, on s'est emmitouflées comme on pouvait pour traverser le village, passer l'arche blanche et enfin, monter l'impressionnante quantité de marches qui mènent à ce grand être de pierre. Par contre, on le voit tellement bien de loin qu'une fois à ses pieds, il était plus agréable d'observer la vue que son visage. C'est comme ça qu'on a repéré le monastère qu'on a décidé de visiter une fois redescendues. Très fleuri et coloré, c'est un endroit agréable mais le froid à lui tout seul m'empêcherait de venir m'isoler ici. Et si Rachel s'est laissé tenter par le repas végétarien des moines du coin, les limites de mon ouverture d'esprit alimentaire ne laissaient pas encore entrer des choses autant informes dans la catégorie "psychologiquement mangeable", bien que dans la semaine suivante mes pauvres limites allaient être attaquées et bien amochées à coup de "stinky tofu", "chicken feet" et autre "toilet restaurant".

De retour au centre, nous avons partagé notre dernier repas dans cette ville trépidante avec Tom, l'ami australien de Rachel en échange à Hong Kong, chez qui nous logions. Il nous a emmenées à "One Dim Sum", pour manger ... des Dim Sum, ces espèces de raviolis à l'asiatique, mets traditionnels de la cuisine cantonaise et Hokkien, généralement servis dans des petits paniers où ils sont cuits à la vapeur.

Puis, après avoir trop mangé pour pouvoir goûter un peu à tout, on est parti découvrir la vie nocturne de la ville en commençant par le Ozone bar qui est apparemment non seulement le plus haut bar de Hong Kong, mais également du monde !

Le lendemain dès le réveil, il était temps de dire au revoir à Tom et de partir prendre notre avion pour Taïwan. Depuis l'aéroport, on a pris le "bullet train" pour rejoindre Taïpei, et même si on ne se rend pas vraiment compte de la vitesse à laquelle défile le paysage, il a apparemment une vitesse maximum de 300km/h et parcourt les 345km de son trajet en 96 minutes.

Une fois arrivées, on a à peine eu le temps de déposer nos affaires chez Jen (une autre amie australienne de Rachel que j'avais déjà rencontrée quand j'étais là bas) et de se préparer en quatrième vitesse, avant de repartir au plus vite pour être à l'heure au repas organisé par l'ACYA, une association liant l'Australie et Taïwan. Le buffet était vraiment bon, un mix de nourriture asiatique et "western", steak en sauce, quiche au chèvre, gratin de carottes, mini burgers, etc. Et la vue sur Taïpei 101 valait également le détour. Et après, Jen et ses amis avec qui elle étudie le mandarin là-bas, nous ont fait découvrir leurs clubs préférés.

Le lendemain, nous quittions Taïpei pour nous en aller découvrir Hsinchu, la ville où se trouve la famille de Rachel, et ses alentours. Nous logions chez sa tante mais lors de notre arrivée, une petite dizaine de membres de la famille étaient présents et nous avons mangé tous ensemble après les salutations d'usage que Rachel m'avait apprises (A Yi Su Su ni hao). Ces deux jours passés parmi eux furent une expérience très intéressante sachant que seule une cousine et l'autre tante parlait un petit peu anglais, et que mes capacités en mandarin se limitent à vraiment pas grand chose. Ils m'ont vraiment accueillie comme une reine et malgré notre manque de communication explicite, j'ai beaucoup ri et appris avec eux.

Le premier repas lors de notre arrivée comportait un nombre de plats que je trouvais assez incroyable (mais apparemment c'est normal dans leur culture) et j'ai malheureusement oublié de prendre des photos tellement j'étais absorbée par la nourriture. Je vous laisse donc avec un pauvre petit Snapchat de Rachel. Après un petit tour au centre ville et au marché, on s'est couché tôt pour être en forme pour le gros programme du lendemain.

Après avoir casé les oncles et tantes, les cousins cousines et Rachel et la touriste européenne* dans les deux voitures, on est parti pour notre périple. Moi, j'avais aucune idée de ce qui était prévu pour la journée et c'est une manière géniale de visiter une région. S'embarquer dans la voiture de locaux super enthousiastes pour te montrer tout ce qu'ils connaissent.

On a commencé par visiter une sorte de petit château et boire un verre (ou un pichet hum ...) fruité au milieu des arbres aux couleurs d'automne. Puis l'arrêt suivant nous a fait découvrir un pont en ruine dont il ne reste plus ou moins que les piliers où les touristes locaux sont vachement mieux équipés que moi pour prendre leurs photos, et ils en ont profité pour me faire goûter des saucisses un peu bizarres et sucrées. L'arrêt suivant fut sur le lieu où l'un des plus violents tremblements de terre de la dernière décennie a créé de grandes crevasses dans le sol de pierre, mais ça ne se voit pas très bien sur les photos. J'ai également découvert des vignes étranges sous lesquelles on peut marcher debout et dont chaque grappe de raisin et emballée dans un petit sachet pour la protéger.

* parce que quand Rachel m'appelait "tourist attraction", c'était pas vraiment exagéré vu comment les gens m'observaient sans aucune discrétion, se donnaient des coups de coude pour me montrer à leurs voisins, et me dévisageaient plus ou moins tout le temps. J'ai même été interviewée 2 fois par des étudiants pour mon avis sur leurs traditions culinaires, et prise en photo à mon insu. Je n'ai en effet pas aperçu un seul non asiatique pendant mes deux jours hors de Taïpei, et même si la capitale en accueille quand même quelques-uns, ça ne court clairement pas les rues.

Le repas nous attendait à l'arrêt suivant. Il s'agissait d'un restaurant spécialisé en nourriture "Hakka", l'un des groupes ethniques de Taïwan (le principale étant les "Hokkien"). Selon leurs habitudes, la table supportait un plateau tournant sur lequel seraient placés les nombreux plats parmi lesquels chacun se sert et se ressert comme il le souhaite. Après avoir encore une fois trop mangé pour goûter à tellement de choses que je ne connaissais pas (et que je ne saurais pour la plupart toujours pas définir ou nommer en français), on est reparti pour notre dernier arrêt : le night market. Je crois que c'est là que j'ai subi le plus cette "discrimination positive" quand j'ai reçu ma grosse peluche champignon en n'ayant absolument pas éclaté tous les ballons nécessaires. Leurs marchés de nuit sont vraiment sympa, animés, variés et on y trouve pleins de choses étonnantes. J'ai acheté des livres pour enfants pour pouvoir entraîner mon mandarin, et j'ai encore une fois goûté quelques bizarreries locales intéressantes. Une fois rentrée de cette journée intense, il ne m'a pas fallu longtemps pour m'endormir et si je ne me souviens pas de mes rêves, ils étaient probablement pleins de couleurs, saveurs et odeurs exotiques ! Ces quelques jours dans une petite ville taïwanaise avec une famille taïwanaise furent très enrichissant mais le lendemain, nous repartions déjà pour Taïpei.